Descriptif
La boxe des « huit divinités éméchées », Zui baxian quan, sort réellement de l’ordinaire. Basée sur la nonchalance et des réactions imprévisibles d’un ivrogne, ses mouvements sont en apparence sans suite et sans enchaînement logique : le pratiquant titube, hésite puis attaque avec la rapidité de l’éclair. Les roulades, les poussées violentes, les coups de pieds en tombant, les sauts périlleux, les crochets aux jambes sont les techniques de prédilection de ce style. C’est certainement l’une des écoles les plus démonstratives, mais également une des plus délicates et longues à maîtriser. Selon la légende, elle fut créée par un certain Li Po*, poète et grand buveur devant l’éternel.
La danse de l’ivresse
Le style Zuiquan, la boxe de l’homme ivre, a été popularisée par les films de Jackie Chan avec le Drunken Master. Cette école originale aurait été créée par un poète du nom de Li Po qui vécut durant la dynastie des Tang (618-907). L’antiquité connaissait une forme de danse de l’ivresse, Zuiwu, pratiquée par les femmes simulant l’état d’ivresse afin d’amuser les soirées de l’aristocratie chinoise. On trouve des traces de cette boxe dans un ouvrage rédigé au 17e siècle sous les Ming (1369-1644) : le Quanjing quanfa baiyao dans lequel est transcrit le chant des huit Immortels taoïstes. C’est pour cette raison que l’on parle parfois de la boxe des huit divinités éméchées qui sont Han Zhongli, Lu Dongbin, Lan Caïhe, Cao Guojiu, He Xiangu (une femme), Han Xianzi, Zhang Guolao et Li Tieguaï. La légende raconte que ces adeptes du Taoïsme atteignant l’état d’immortalité fêtèrent cet événement, lors d’un banquet céleste, en buvant plus que de raison. La suite historique appartient aux maîtres de Shaolin, Cao Huando et Zhang Longzhao, qui structurèrent cette école en publiant des manuscrits qui mettaient en relief la technique mais aussi les poèmes du style Quanpu.
Le style des Huit Immortels
La forme originelle comprend huit sections ou formes qui miment les différentes attitudes correspondant à chacun des immortels cités ci-dessus. Citons Li Tieguaï, le boiteux, qui donna des exercices à cloche-pied (le pratiquant se saisit de son pied et passe par-dessus en sautant) ou Han Zhongli, l’érudit, qui inspira les mouvements de secouement des bras (ceux-ci imitent les gestes de son éventail).
L’ivresse, une technique ?
Le style de la boxe de l’homme ivre demande une extrême flexibilité, de la ...