Descriptif
A l’instar de Monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, toutes celles et ceux qui enseignent, pratiquent, ou évoluent dans un Dojo traditionnel, bénéficient de la profonde influence du feng shui le plus classique.
Le dojo, un espace sacré
Dojo, en japonais, signifie simplement «Lieu» (Jo) de la «Voie» (Do). Par extension, «Le Lieu où l’on trouve la Voie». Comme très souvent en ce qui concerne les termes japonais liés à la tradition authentique, ce terme provient de la transcription littérale du chinois Tao Chang (Dao Jang). Do représente bien évidemment le Tao, la Voie, le principe. Jang (Chang) est le lieu, l’espace sacré où l’on se réunit. Ce caractère se constitue lui-même de deux parties : à gauche, la Terre (Ti), à droite, le soleil dardant ses rayons, figure que l’on retrouve dans le caractère yang du yin/yang. C’est, symboliquement, l’endroit sur terre où l’on trouve l’Illumination, le «Lieu de l’Eveil». Ce n’est donc pas un hasard si le Tao Chang est pour les Chinois, et particulièrement les Bouddhistes : L’endroit où le Bouddha obtint l’éveil (Bodhi) ; le lieu où l’on enseigne le Bouddhisme ; le lieu réservé au culte et aux offrandes, l’espace sacré où se déroulent les liturgies, les rites pour la délivrance des âmes dans les enfers, pour obtenir les bénédictions d’en haut (Ricci). Il ne s’agit donc pas de quelque chose d’anodin évoquant plus ou moins et uniquement un club sportif ou un gymnase municipal, fut-il agréé fédéralement.
Butokuden, la salle de la vertu chevaleresque
Essayons de ne pas perdre de vue que le Confucianisme est encore, avec le Bouddhisme et le Shintoïsme, l’une des trois religions d’Etat du Japon actuel. Le principe essentiel du Confucianisme, qu’on le veuille ou non, consiste à «rendre aux mots leur juste valeur». On imagine que les lettrés japonais de jadis ont donc choisi le terme «dojo» en connaissance de cause. Il fut officiellement utilisé pour la première fois dans le décret impérial signé de l’Empereur Kammu (736-805), au tout début de la période Heian, en 794, lors de l’ordre de l’édification du Butokuden, ou «Salle de la Vertu Chevaleresque» (ou Martiale !), premier Dojo situé dans le Parc du Palais Impérial de Heian Jingu à Kyôto. L’empereur décida, de par ce décret particulier, que la doctrine confucianiste servirait désormais de modèle dans toutes les cérémonies de ...