Descriptif
Concernant la Chine, le Japon, le Vietnam, la Corée, il est difficile de parler de rituel sans évoquer Confucius. Après avoir bien été décrié, il revient à la mode, puisque l’ouvrage « Le bonheur selon Confucius, petit manuel de sagesse universelle » (Editions Belfond) de Yu Dan, une universitaire chinoise, est désormais un best-seller en France. Yu Dan a le mérite d’expliquer que : Le caractère Li que nous traduisons par « rite » associe deux caractères désignant la révélation céleste et la vaisselle utilisée pour les sacrifices et cérémonials, mais surtout, et c’est essentiel que : « Influencés par l’opposition classique du corps et de l’esprit qui structure toutes nos représentations, nous comprenons difficilement qu’un simple geste rituel, qu’une simple posture puisse constituer l’un des hauts lieux de la pensée et que Tradition, pensée et pratique s’unissent et s’explicitent dans et par le rite ».
L’étymologie latine de rite est ritum : passage ou gué. Le caractère chinois ancien désignant le Tao, ou Dao, représente un chemin sinueux, ou une rivière, et la tête d’un grand cerf avec sa ramure (le chef de harde capable de faire traverser le troupeau sans encombre). On comprend que sur ce point, au moins, taoïstes et confucianistes seront tout à fait en accord ! Les bouddhistes chinois ont eux choisi le caractère Chan désignant la méditation, car il représente simplement une pelle avec laquelle on défriche, on nettoie et on aplanit un terrain avant d’y pratiquer un rituel dans l’assise. C’est « l’action centrée ». Dans le chinois actuel, le salut, Jingli, signifie littéralement « honorer le rituel » ; ce qui nous ramène encore à celui-ci comme moyen de passage du monde profane vers « autre-chose encore » (Hua Shen) que nous nommons en Occident le « sacré ».
Que dit Confucius dans l’ouvrage qui lui est attribué, le « Liji » (Li Ki) ou « Livre des Rites » (ou traité du rituel). On peut lire dans le Liji, chapitre 46 : Rituel (traduction de Philastre SJ) : « Les principales règles du cérémonial, ou rituel, ont un rapport intime avec les lois qui régissent les opérations du ciel et de la terre. (...) Les quatre principes d’où dérivent les règles sont l’affection, le devoir, la juste mesure, et la considération des circonstances. A ces quatre principes correspondent quatre vertus : la bonté, la justice, le sentiment de ce qu’il convient et la prudence. Ces règles dérivent de quatre principes. Elles varient selon les exigences des ...