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La voie du pratiquant

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Se libérer de toute volonté

A travers sa passion de la culture chinoise et sa maîtrise du Ba Gua Zhang, Jérôme Ravenet nous interroge sur le sens de nos pratiques et le sens même de la voie.

Par Jérôme Ravenet



Extrait de la revue : Génération Tao n°61
Extrait du dossier : LES VOIES DE LA LIBERTÉ
Nb de pages : 2

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Descriptif

La liberté, c’est d’abord une impression de spontanéité. Dao fa ziran : « La Voie, c’est la spontanéité » (Laozi, XXV). Dans le Baguazhang, nous cherchons cette Voie, une expérience subjective, un vécu difficile à décrire : l’impression d’être le témoin (plutôt que l’auteur) d’un geste qui s’accomplit pour ainsi dire de lui-même, sponte sua. Car c’est ainsi que « sans agir (s’agiter), il n’y a rien qui ne soit accompli » : wu wei er wu bu wei (Laozi, XLVIII).
Se libérer de toute volonté
Une impression, un vécu : tel est le problème pratique de la spontanéité qu’il ne faut pas confondre avec le problème philosophique de la volonté libre et non conditionnée par des causes extérieures. Dans l’école du Baguazhang, il ne s’agit pas de libérer la volonté, mais de se libérer de toute volonté. C’est difficile puisque le geste spontané n’est pas n’importe quel geste. Spontanéité n’est pas fantaisie. Elle fleurit quand sont dépassés les codes ou principes qu’il a fallu intérioriser (les Chinois les transmettaient jadis sous forme de chansons pédagogiques), et quand les grimaces du laborieux apprenti laissent enfin place à la détente du maître. Si rien n’est plus difficile, c’est qu’il faut constamment harmoniser les contraires qui tendent à s’exclure. Conjonctio oppositorum ! La spontanéité n’est pas laisser-aller, ni désinvolte : elle est le Grand Œuvre, faisant tenir ensemble les opposés (que la sagesse chinoise appelle yin-yang).

La recherche d’une autre « liberté »
Nous sommes en apparence très loin du problème politique de la liberté — problème que la tradition chinoise en effet n’avait pas posé ; le mot nouveau ziyou  qui traduit l’idée occidentale de liberté n’apparaît qu’à l’époque moderne (fin 19e s.-début 20e s.) par le détour du japonais. Sous cet angle, on pourrait se demander pourquoi tant d’Occidentaux jouissant de libertés fondamentales, entourées de garanties juridiques, ont besoin de chercher une autre « liberté » dans la pratique d’un art interne. N’est-ce pas parce qu’aucun savoir juridique ne pourra jamais nous donner l’assurance de posséder la spontanéité (oxymore) ? L’important n’est pas ce que nous savons, mais ce que nous savourons : pas un savoir objectif mais un art subjectif de vivre et de voir. La spontanéité — la différence de la liberté — n’a pas besoin de lois, mais de codes et de rites. Les arts internes portent une sagesse du rituel, parce qu’il est des gestes dont la répétition donne sens. L’Occident ...

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