Descriptif
Longtemps j’ai méprisé les araignées. Je les trouvais laides, j’avais décidé qu’elles me faisaient peur, je n’avais donc aucun scrupule à supplier mes compagnons de route de m’en débarrasser.
Changement de regard
Par quelque chemin de traverses, je m’étais inscrite à un séminaire sur le féminin sacré donné par don Miguel Angel Vergara, un maître des enseignements sacrés mayas. Dès l’hommage d’ouverture à la mère terre, je m’étais sentie profondément reliée à ce monde invisible que le maniement du tarot me laissait entrevoir. Fortement impactée par la vision d’un bouclier tissé représentant une araignée noire sur fond orange, je m’en ouvrais timidement à Miguel Angel. Son visage s’illumina : « C’est formidable, la sœur araignée veut te parler ! Il faut aller la rencontrer ». J’appris quelques années plus tard par l’artiste et chaman aztèque Ulises Osorno (Tlakaozelotl), que si j’avais été indienne, j’en aurais été très honorée. Mais je n’étais qu’une Européenne blanche en quête de révélation spirituelle, terriblement déçue qu’une insignifiante araignée des jardins (même pas une veuve noire !) s’intéresse à moi ! Je décidai d’en rester là.
Du rêve à l’accompagnement
Mais l’araignée est une chasseuse tenace et très patiente. Profitant de mon apprentissage professionnel du rêve éveillé, elle revenait régulièrement tenter sa chance. Jusqu’au jour où méditant sur une adaptation scénique de mes écrits, je me vis conteuse à huit pattes, assise devant un attrape-rêves. Intriguée, je suivis la piste et découvris cette légende : un vieux et sage chef Lakota s’était rendu sur une haute montagne où il avait vu le grand sage Iktomi sous la forme d'une araignée. S’emparant de l'anneau de sagesse du chef, Iktomi avait commencé à tisser une toile tout en évoquant le cycle vital menant d’une innocence (l’enfance) à une autre (la vieillesse). Il évoqua les forces qui parcouraient chaque existence, orientant notre destin pour le meilleur ou pour le pire, s’harmonisant ou interférant avec la nature. Puis Iktomi remit au vieux chef la toile qu’il avait tissée, en lui expliquant qu’elle servirait à son peuple à trier ses rêves et ses visions pour tisser son futur.
Faisant enfin le lien avec mon projet de devenir art-thérapeute, je compris pourquoi l’araignée s’était proposée pour m’accompagner et estimai qu’il était grand temps de lui rendre hommage ! Je commençai par la peindre, puis entrepris de manifester la vision qui m’avait réconciliée avec la sœur tisseuse. Ainsi naquit le « don de ...