Descriptif
Après les dynasties Song et Ming, et tout au long du 18e et 19e siècle, les théières en terre cuite de Yixing ont été des objets très convoités, tantôt pour des échanges quasi monétaires, tantôt pour des cadeaux diplomatiques, voire royaux. Avec les événements qui ont marqué la Chine au 20e siècle (guerre sino-japonaise, révolution culturelle), la production des potiers a été ralentie et très souvent cachée, à l’instar des maisons de thé souvent réservées aux lettrés. C’est vers les années 70 que les mines de grès de Yixing s’ouvrent officiellement et que la production reprend. Les premiers pays à faire resurgir cette terre mystique et l’infinie créativité artistique des potiers sont Taïwan dans les années 85, puis le Japon, les U.S.A, et depuis peu l’Europe.
De Yixing à Dingshu
La ville de Yixing se situe à deux cents kilomètres de Shanghaï, près du lac Tai Hu, à mi-chemin entre Shanghaï et Nankin. Le véritable cœur de la production se trouve à Dingshu, à quinze kilomètres environ de Yixing (il serait d’ailleurs plus juste d’appeler les théières de Yixing, les théières de Dingshu).
Tout autour de Dingshu se trouve à flanc de colline l’entrée des mines. Des hommes creusent souvent avec des moyens rudimentaires pour découvrir dans les galeries des veines d’une couleur grès unique au monde.
Des origines légendaires
La légende raconte qu’un vieux sage venu de nulle part vint un jour à Dingshu informer la population du trésor qu’elle avait sous ses pieds. Il emmena les paysans dans les collines et disparut subitement laissant à sa place un énorme trou révélant les quatre couleurs de la montagne. Les paysans revinrent au village avec cette fameuse terre, ils en firent des poteries qui avaient outre des couleurs incroyables, la capacité de retenir les arômes.
Une terre hors pair !
La terre de Dingshu a la particularité d’avoir une porosité hors du commun. Composée de Kaolin, de quartz et d’oxyde de fer qui lui donnent ainsi sa fameuse couleur pourpre, elle se distingue surtout pour sa granulométrie nettement plus élevée qu’un grès normal. Ceci lui donne le privilège de conserver en mémoire les thés infusés.
La terre extraite est ensuite transportée dans des usines de traitement. Nettoyée, broyée, filtrée, malaxée, elle devient comme de la pâte à modeler. Coupée en forme de rondeaux de bois, mise sous sac plastique, elle est vendue à des usines d’Etat ou directement aux potiers.
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