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L’université orientale

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A chaque numéro, une nouvelle réflexion sur les méthodes d’enseignement des disciplines/arts corporels et énergétiques. Une rubrique qui s’adresse aux pratiquants et aux enseignants.

Par Georges Saby



Extrait de la revue : Génération Tao n°31
Nb de pages : 1

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Descriptif

Lorsqu'il y a plus de 20 ans j'entrepris l'étude du shiatsu, je me suis trouvé inscrit aux cours d'été avec Maître Sasaki Kazunori fraîchement arrivé du Japon et premier disciple héritier d'une des trois écoles reconnues par l'Etat japonais : Iokai shiatsu. Il avait été formé dans un Hôpital Shiatsu, à la manière d'un ascète travaillant 16 heures par jour, 7 jours sur 7, selon la tradition habituelle et ancienne des écoles japonaises… «à la dure». Il nous regardait, nous Européens, d'assez haut, en Asiatique un peu écœuré par ces barbares de l'Ouest. Ce qui ne l'empêchait pas avec une immense humanité de faire parfaitement son travail, animé d'un sérieux exprimant une précision technique et une qualité pédagogique que nous méritions à peine, tant notre laisser-aller d'Occidentaux quelque peu en vacances jurait avec sa façon à lui d'être.
Il expliquait peu de chose sur son art de soigner, qui était grand. Quand il parlait, il ne faisait que cela, et ne massait pas. Quand il massait, il ne parlait pas. Selon lui, on ne pouvait bien faire qu'une chose à la fois. L'expérience m'apprit plus tard que le qi ne se divise pas, il se concentre ou se disperse. Pour lui, cela tenait du sacré.
En pratique, il démontrait. Nous essayions de voir, comprendre, retenir, et reproduire aussitôt sur un partenaire. Pas de question autorisée, avant d'avoir soi-même pratiqué et repratiqué. Nous avions aussi chaque jour un cours théorique. Il ne répondait que rarement aux questions estimant que nous n'avions le plus souvent pas réfléchi avant de les poser (il avait raison !). Son attitude dure était toujours accompagnée d'une compassion difficile à ne pas remarquer et qui harmonisait son expression générale. Il était aussi maître Zen.
Il semblait parfaitement conscient de nos problèmes, limites et formatages mentaux d'Occidentaux de nature judéo-chrétienne. Afin de ne pas nous rendre trop amère l'étude à ses côtés, il assortissait son comportement de remarques sur la pédagogie comparée entre les universités d'Orient : traditionnelles, et d'Occident : modernes. Il nous disait : «Pour moi, un bon élève n'est pas celui qui ne fait que m'écouter et copier assidûment, un bon élève vérifie ce qu'il voit auprès de moi. Un très bon élève en plus me «vole». On doit voler le savoir au Maître en Orient d'où je viens. Nous, Maîtres, ne sommes pas là pour mastiquer pour vous… Le savoir que vous «volez» est ...

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