Le sourire intérieur

Il est dit dans les anciens écrits taoïstes que l’entrée sur le chemin du Tao se fait par la sensation. « Sentir », c’est vivre pour ces anciens Taoïstes. Sentir veut dire, entre autres, être silencieux en nous-mêmes, descendre de la tête et être le corps. Mais comment entrer en communication avec ce corps, qui, jusque-là, a souvent été vécu comme une série d’idées ? Le génie de ces alchimistes taoïstes était de constater qu’il n’y a pas plus pénétrant pour entrer en communication que le sourire. Ainsi un passant dans la rue peut nous sourire et nous en ressentons le bienfait.

Unifier le corps par la sensation
Le sourire a donc des pouvoirs. Et le vrai sourire est une marque d’amour. Il transmet une énergie réconfortante, dotée d’un pouvoir de guérison. En souriant petit à petit à chaque partie de notre corps, nous lui apportons la conscience. Ordinairement, celle-ci est fragmentée, car nous vivons « par morceaux », d’où le sentiment d’impuissance que nous pouvons éprouver face aux provocations de la vie. La sensation de toutes les parties du corps unifie la conscience. Apprendre à unifier le corps à travers la sensation est le but du sourire intérieur. Le simple fait de vivre notre corps en tant que sensation apporte la paix et avec elle la joie. Lorsque nous sourions à nos pieds, nos mains, nos organes, nous sommes de retour au moment « le plus magique » de notre vie qui est le moment présent. Pourquoi ? Parce que le corps est dans l’ici et maintenant, le propre du mental étant de se balader entre le passé et le futur. Ainsi le corps a-t-il plein de choses à nous raconter sur « comment ça va maintenant ». Il a son intelligence propre, qui est totale, car unie à la force de vie qui le traverse. Il a en réserve de nombreux « secrets d’enfant » à nous livrer, mais si nous « débarquons » en adulte sérieux, il ne nous livre rien du tout ! Le sourire vrai est alors la clef, car même un enfant qui boude finit par sourire en retour.

Le souverain et son royaume
A l’origine, le sourire intérieur s’adressait à tous les esprits qui habitent nos organes vitaux. Pour un lecteur moderne, cela peut paraître naïf ou folklorique, mais ce n’est pas pourtant pas notre mental qui fait fonctionner nos organes ...