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La terre

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Vous est-il arrivé une fois d’être une terre ? Moi oui ! Vous est-il arrivé une fois d’entendre la Terre parler ? Moi oui ! Partout où je suis, Elle n’arrête pas de me poursuivre, dans mon réveil, dans mon sommeil, sous ma douche, quand je marche, même qu

Par Raouf Ben Yaghlane



Extrait de la revue : Génération Tao hors-série n°3 : les Introuvables
Nb de pages : 1

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Descriptif

”Vous me fatiguez, vous m’épuisez, vous me déchirez avec vos bombes… Vous me poignardez avec vos missiles, vous faites trop de bruit ; je vous donne à boire ; je vous donne à manger… et certains trouvent les moyens pour laisser les autres crever de faim. Je vous allaite dès votre naissance, et à la fin de votre vie, je vous reçois, je vous accueille, je me fais lit pour votre repos. Je vous sucre, je vous pastèque, je vous aubergine, je vous amande, je vous mandarine, je vous fleure, je vous jasmine, je vous donne mes odeurs pour vous égayer, je vous emmène dans ma mémoire jusqu’à vos ancêtres, je me tapisse de neige pour vous distraire, de sable pour vous plaire, je me grotte, je me roche, je minéralise, je cicatrise vos blessures, je vous donne les fruits de mes entrailles, je vous porte, je vous emporte, je vous supporte,je vous transporte. Sur chacun de vous, il y a mes empreintes, mes couleurs et mes accents. C’est par ma forme que sont formés les gestes de vos mains quand vous mangez, de vos pieds quand vous dansez. C’est sur moi que tout s’appuie… Votre équilibre vous me le devez. Vous dites bien «mettre pied à terre»... C’est beau ! Imaginez-vous privés de ce dicton ; et les gens qui sont terre à terre, qu’en feriez-vous ? Ils sont majoritaires, ils n’auront plus de supporters, ça sera l’enfer… Ne vous ai-je pas ouvert mon ventre pour répondre à vos besoins ? Satisfaire vos caprices ? abriter vos corps ? Si je disparaissais, où pourriez-vous planter vos arbres ? Si je retirais mes eaux, que pourriez-vous boire ? Si je voilais mes beautés, que pourriez-vous voir ? Si j’emportais mes céréales, mes fruits, mes forêts, mes océans, sur quoi iraient se poser les oiseaux ? Sur quoi iraient courir les chevaux ? Où mettriez-vous vos navires, vos TGV et vos martyrs ? Comment iriez-vous peindre vos gloires, vos victoires, vos guerres, vos misères, vos haines et vos amours ? Quand vous suffoquez, qui vous aère ? Quand vous vous chagrinez, qui vous console, vous cajole ? Je me laisse labourer, vous me goudronnez ; je me laisse vendanger, vous me nucléarisez. Attendez-vous à voir mes rivières sécher, mes montagnes s’écrouler… Ah je vous connais, ceux que vous avez enterrés m’ont tout raconté de vous. Vous ai-je déprimé avec mes jardins ? Vous ai-je stressé avec mes parfums ? J’étouffe. ...

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