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Le goût subtil du silence

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La perception du silence dans un lieu est moins affaire de son, que de sens. Résonance entre soi et le monde qui appelle le recueillement, le calme, la disparition de toute diversion, de toute sollicitation, la saisie de soi dans l’espace. Le silence ouvr

Par David Le Breton



Extrait de la revue : Génération Tao n°23
Nb de pages : 1

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Descriptif

La perception du silence dans un lieu est moins affaire de son, que de sens. Résonance entre soi et le monde qui appelle le recueillement, le calme, la disparition de toute diversion, de toute sollicitation, la saisie de soi dans l’espace. Le silence ouvre à la profondeur du monde, il force à la métaphysique en soustrayant les choses au murmure qui les enveloppe d'ordinaire, libérant ainsi leur puissance. Il coupe des orientations qui apaisent la relation aux objets, ou aux autres en confrontant l'homme à la concrétude de faits dont il découvre combien ils lui échappent, combien le sens qui rend l'univers familier est une convention fragile, une surface heureuse d'évidences faisant oublier l’abîme qu'elles renferment ou le mystère plutôt qu'elles cherchent à atténuer.

Sa quête
La quête du silence est la recherche subtile d’un univers sonore paisible appelant la dissolution de soi dans un climat propice. Le silence est un gisement moral dont le bruit seul est l'ennemi, il ouvre une voie de repli en soi pour renouer le contact avec le monde, procurant ainsi un sentiment aigu d’exister. Allié à la beauté d'un paysage il est un chemin menant à soi, à la réconciliation avec le monde. Il déblaie le désordre du chantier intérieur. Moment de suspension où s'ouvre un passage octroyant à l'homme la possibilité de retrouver sa place, de gagner l’apaisement. Moment de dépouillement qui autorise à faire le point, à prendre ses marques, à retrouver une unité intérieure, à franchir le pas d'une décision difficile. Provision de sens, réserve morale avant le retour au vacarme du monde et aux soucis du quotidien. Le recours à la campagne ou au monastère, à la forêt ou au désert ou simplement au jardin apparaît comme un ressourcement, un temps de repos avant de s'immerger dans le bruit entendu au sens propre et au sens figuré d'une plongée dans la civilisation urbaine.

Ses lieux
Les lieux de culte ou les jardins publics, les cimetières, forment dans le brouhaha de la ville des enclaves de silence où il est loisible de chercher une brève retraite hors du tumulte ambiant. Réserves cernées de toute part par les avancées de l'urbanisme ou de l'aménagement du territoire. On vient y reprendre souffle, se recueillir, goûter le calme que berce le genius loci. Le silence installe dans le monde une dimension propre, une épaisseur qui enveloppe les choses et incite à ne ...

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