Expérience de mort imminente

« Si certains d’entre vous dans la salle ont eux-mêmes vécu une Expérience de Mort Imminente, peuvent-ils lever la main ? ». Ecrans géants où se succèdent tableaux et graphes, scène brillamment éclairée où se relaient des intervenants sérieux et concentrés, jingles percutants relayés par une imposante sono pour rythmer les changements d’ateliers, la Grande Halle de Martigues (dans les Bouches du Rhône) semble accueillir en ce 17 juin un banal congrès scientifique. Pourtant, depuis plusieurs heures, début des exposés, un recueillement inhabituel règne dans cette enceinte. Pas un raclement de gorge, pas un éternuement, pas le moindre murmure au sein des 3000 personnes qui se pressent sur les sièges et suivent attentivement les débats, rivés aux lèvres de ceux qui s’expriment. Cachée derrière un micro presque trop grand pour elle, la jeune femme repose presque timidement sa question : « S’il y a des expérienceurs de Mort Imminente dans la salle, peuvent-ils lever la main ? ». Maladroitement, une main se lève, puis deux, puis enhardies, des centaines, à vue de nez près du quart des participants. Au final, près du tiers de la salle lève à son tour la main. Un grand frisson parcourt le palais des congrès. Regards embués, émotion, soupirs de soulagement de ne plus se sentir seul désormais au milieu de l’incompréhension générale. Derrière son micro, Sonia Barkallah, 27 ans, essuie furtivement une larme. Ce moment est le sien, elle l’attendait depuis des années. Organisatrice de ces « Premières Rencontres Internationales sur l’Expérience de Mort Imminente », presque 30 ans jour pour jour après la publication de La vie après la vie, le livre–culte du psychiatre américain Raymond Moody qui les a révélées au grand public. La salle vibre à l’unisson avec elle. Ce samedi 17 Juin 2006 marquera sans aucun doute un véritable tournant dans l'histoire des EMI.

Les Expériences de Mort Imminente
Baptisées ainsi par le Docteur Moody (traduction de l’américain « Near Death Experience » ou NDE), elles recouvrent la synthèse des propos rapportés par les personnes qui, à la suite d’un coma, d’un accident, d’un accouchement, voire d’une simple rêverie, se sont retrouvées « hors de leur corps », conscientes, vivantes, mais incapables d’interagir avec le monde matériel. Et après un véritable voyage sidérant vers la lumière, en reviennent transformées à jamais avec la certitude d’une « autre réalité ». Ces observations ont longtemps été accueillies par la communauté scientifique avec scepticisme, voire suspicion.
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