De l’harmonie du vide

Un vide plein de promesses » titrait un journal scientifique récent. « Non le vide n’est pas vide. » La notion de vide s’avère génératrice d’une activité de recherche intense et très ancienne pour l’humanité. Les traces historiques premières se situent en Asie. Ce parcours découverte passe par l’invention du zéro, en Orient. Le zéro a permis aux mathématiques de faire un grand bond il y a plus d’un millénaire. Cette quête prend une tournure spirituelle en passant par le Wu chinois ou « absence pleine de »… l’essence du Wu en qui rien n’est néant mais vacuité d’où tout peut jaillir, comme le printemps qui chaque année nous surprend. Ce Wu merveilleux brille dans l’esprit des innocents, des poètes et des rêveurs, de ceux qui apprécient l’unicité de chaque instant. Du vide stellaire, la science nous informe aussi. Jaillit de lui « l’effet casimir », exotique et presque hilarant de dénomination. C’est une force découverte récemment par les physiciens. Les Yogis hindous nous rappellent que le vide de notre tube digestif recèle un mystérieux pouvoir alchimique qui nourrit et entretien notre vie. C’est aussi par le vide de notre bouche, de notre nez et de nos poumons que passe l’oxygène qui nous abreuve. Partout dans le monde depuis des lustres, des jeûneurs puisent dans l’absence de nourriture, une purification ou illumination spirituelle. Le sportif se concentre et fait le vide avant de tenter l’exploit. Le moine zen l’apprivoise, tente de se fondre en lui. Pour l’artiste, le peintre, le dessinateur, le calligraphe, c’est le vide qui fait ressortir l’harmonie des traces qu’il pose sur la feuille. Le musicien connaît le silence, l’utilise dans sa symphonie, ou dans sa quête d’inspiration. L’architecte répartit les vides d’espace et les ouvertures afin que la maison devienne un lieu de circulation de temps et de vie harmonieux. Le poète sait que sa poésie jaillit de nulle part, sinon il ne serait pas poète.

Au cœur du vide, que de solutions…
Les anciens Grecs avaient placé l’éther comme support du monde. Les physiciens y revinrent au cours du 20e siècle. En 1948, Hendrick Casimir découvre une attraction entre deux plaques de métal disposées dans le vide. Cette force se distingue de la force d’attraction de la gravitation. Depuis on la mesure, mais on ne l’explique pas. Le vide serait-il peuplé de particules virtuelles, de forces ou d’ondes encore inconnues ? Certainement. Ma propre ...