Descriptif
Lorsque le médecin n’a pas assez d’autorité pour détourner l’esprit du malade, le désordre devient une altération définitive, la maladie s’immobilise, et toute la médecine devient impuissante.
Nei Jing Su Wen
Des interactions de l’esprit et du corps…
Médecine, psychologie, sociologie, spiritualité... Le choix s'avère délicat, pour qui s'intéresse au fonctionnement de l’être humain et rêverait d'une méthode universelle pour le comprendre et le soigner. A la fois mécanique de précision, ensemble vibratoire, esprit incarné, produit du milieu... difficile de se faire une idée juste d'un être dont l'image est si plurielle. Difficile de concevoir la notion de «spécialiste» en pathologie humaine, dès lors que ces différentes dimensions s'entrechoquent. Quel diagnostic final poser à cet homme, enfermé par accident dans une chambre frigorifique, et retrouvé le lendemain mort d’hypothermie... alors que les frigos n’étaient pas branchés ? Comment savoir avec certitude où se trouve la cause réelle d’un mal, entre les analyses de sang, le scanner et les sentiments refoulés ? Comment séparer, dans un traitement médical, l’action du médicament de celle de l’effet placebo, qui atteint parfois à lui seul un taux d’efficacité de 70 % selon les maladies ? Une médecine à dimension vraiment humaine ne peut ignorer de si criantes interactions entre l’esprit et le corps: elle se doit de considérer l’homme comme un continuum psychophysique, et non comme le porteur schizophrène d’un corps et d’un esprit étrangers l’un à l’autre.
Vous avez dit «psychosomatique» ?
Unir psyché et soma dans une même logique thérapeutique, c’est ce qu’ont toujours fait les médecines chamaniques, misant aussi bien sur l’action des plantes médicinales que sur des pratiques psychosomatiques comme la suggestion, l’incantation ou l’extraction du mal. Il est arrivé à des chirurgiens occidentaux de s’adonner à de telles pratiques psychosomatiques, réalisant des opérations fictives sur des malades atteints de troubles cardiaques ou cérébraux (c’est-à-dire en ouvrant et refermant sans pratiquer de véritable intervention). Ils ont constaté un taux de guérison sensiblement identique par rapport aux malades ayant subi une vraie opération. Les résultats de cette «chirurgie placebo» (qui n’a rien à envier aux pratiques des guérisseurs philippins par ailleurs tant décriés) devraient forcer notre médecine matérialiste à admettre l'énorme pouvoir de la suggestion mentale sur le fonctionnement humain. Mais plutôt que de l’étudier et l’intégrer dans une logique thérapeutique, elle continue de le vivre comme un handicap à l’évaluation scientifique de ses traitements, qu’elle préfère ...