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L’enseignement dit «à la chinoise»

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A chaque numéro, une nouvelle réflexion sur les méthodes d’enseignement des disciplines/arts corporels et énergétiques. Une rubrique qui s’adresse aux pratiquants et aux enseignants.

Par Georges Saby



Extrait de la revue : Génération Tao n°30
Nb de pages : 1

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Descriptif

Dans les nombreux espaces de pratique des arts chinois de l’hexagone, j'ai souvent entendu cette phrase : «C'est l'enseignement à la chinoise.», sous-entendu copié en silence, sans comprendre, et en se débrouillant. Disons le tout net, mon expérience personnelle conteste cette pseudo-vérité, fort éloignée de la réalité, qui évoque la présence d'un maître enseignant de manière universitaire et distante à un groupe important d’élèves. A cause de la barrière de la langue, nombre d'Occidentaux ont été et sont encore réduits à copier le professeur chinois lorsqu'il leur donne cours. Certains Maîtres ont tant de succès que le nombre des élèves les oblige à une certaine distance. Mais lorsqu'ils sont accessibles, certains parlent beaucoup.
Dans la transmission à l'ancienne d'un métier artisanal, il arrivait que l'apprenti soit réduit dans les premiers temps de la relation à observer dans un coin, et surtout sans gêner. On imagine ainsi un forgeron recevant son apprenti : «Mon gars, dans ce métier physique, observer, reproduire et comprendre, est utile. Causer sèche la bouche et déconcentre !». (j'ai recueilli le récit d'un Français en formation dans un hôpital Shiatsu du Japon. Reçu d'abord chaleureusement, on le laissa errer trois jours durant dans les couloirs, sans la moindre consigne : une sorte de test de motivation et de capacité d'observation à la manière d'un koan zen !). Mais retournons chez le forgeron. Après un mois, il confie à l'apprenti la tâche de pelleter le charbon. Trois mois passe avant qu'il ne lui ordonne d'actionner le soufflet… L’observation silencieuse continue. Après huit mois, son maître l’autorise à lui tendre le fer à cheval rougi au bout d'une pince et à le tremper dans un seau d'eau pour le refroidir. Ce n'est qu'après une année, lorsqu'il a gagné la confiance de son maître, qu'il apprend à frapper avec le marteau sur l'enclume. Son Maître intervint alors avec précision pour le guider de ses mains et de sa parole… A force de répéter que l'enseignement «à la chinoise» est silencieux et passe par le mime, la phrase devient vérité publique alors qu'elle mériterait d'être vérifiée. Mais lorsqu'on étudie avec un professeur oriental, le parfum de l'exotisme nous saisit agréablement. Il est poésie, et la poésie est universelle. Le silence parle alors à notre imagination, qui s'emballe parfois. Et lorsque notre professeur est un adepte du silence, alors l'adage sur l'enseignement à la chinoise est vérifié ! Sans pour autant ...

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