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Idées au gramme

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Aux marches de l’été, l’aventure printanière

A chaque numéro de Génération Tao, Cyrille Javary vous convie à une passionnante exploration de la richesse unique de la pensée et de l’écriture chinoises.

Par Cyrille J. D. Javary



Extrait de la revue : Génération Tao n°33
Nb de pages : 1

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Descriptif

«Vivre» et «naître» s’écrivent en chinois avec le même idéogramme(1). Il se prononce sheng et représente un bourgeon poussant à l’extrémité d’une branche. Ce caractère apparaît dans de nombreux binômes ; par exemple, couplé avec le mot «apprendre» (xué), il forme le groupe xuesheng qui signifie : «étudiant, celui/celle qui naît au savoir, qui avance dans la co-naissance». Il entre aussi en composition avec d’autres idéogrammes, formant alors un caractère nouveau dont le sens jaillit de cette juxtaposition. C’est le cas quand il est mis en rapport avec un terme très ancien : l’idéogramme qui signifie «cinabre»(2) (il se prononce dan, c’est celui de l’expression dan tian, le «champ de cinabre») qui à l’origine représentait une sorte de chaudron dans lequel se mijotait la pilule d’immortalité, concoctée le plus souvent à base de cinabre. En conjuguant l’immortalité promise par le cinabre avec l’éternité comprise dans la repousse annuelle, vous écrivez le socle de la foi chinoise qui se fonde dans le renouvellement éternel de la vie(3). Ce caractère qui se prononce ching (et est orthographié qing en lettres latines) est, dans la symphonie des cinq éléments, l’emblème coloré du printemps et évoque un chatoiement changeant, parfois bleu, parfois vert, au gré du vent et de l’inclinaison du moment.Ce caractère (dont la partie signifiant «naître» a, pour des raisons obscures, perdu sa virgule en haut à gauche) va se retrouver enraciné dans de nombreux idéogrammes très courants qui tireront de cette origine d’impulsion printanière le sens et la raison de leur propre signification. Associé par exemple avec les trois gouttes du signe de l’eau(4), se forme alors l’idéogramme Qing(5) qui va exprimer le renouveau opéré par l’eau, la pureté, la purification. Les Mandchous, pour justifier leur conquête de la Chine décadente à leurs yeux, se posant comme des purificateurs, choisiront cet idéogramme comme nom dynastique (la dynastie des Qing : 164 -1911). Qualifiée par le signe du soleil(6), emblème de la lumière, elle forme l’idéogramme qui se prononce aussi Qing(7), évocateur de l’idée d’une éclaircie (après la pluie), d’un ciel (redevenu) serein. Dans de nombreux poèmes classiques, qui sont souvent des méditations nocturnes, l’usage de ce caractère évoque la venue de l’aube et de l’apaisement purificateur que produit le retour de la lumière sur les angoisses nocturnes. Conjuguée avec les quatre grains du signe du riz(8), cette racine engendre alors un autre idéogramme : Jing(9). Ce mot mariant l’idée de renouveau ...

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