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Apprendre er enseigner

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Un échange réciproque entre expérience et ardeur

Comme il en a lui seul l’art et la manière, Cyrille J.-D. Javary nous convie à une lecture de l’idéogramme chinois : « Jiao » qui pourrait se traduire en français par « instruire ». Quand l’enseignement rejoint la piété filiale et la transmission de la vi

Par Cyrille J. D. Javary



Extrait de la revue : Génération Tao n°44
Extrait du dossier : L’art de la transmission
Nb de pages : 2

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Descriptif

Enseigner, c’est « instruire », un mot qui signifiait à l’origine : « outiller ». Bien plus que délivrer des connaissances, c’est offrir à qui apprend les moyens d’assimiler ce qu’il étudie, de le comprendre (au sens latin cum prendere, « prendre en soi »), de le faire tellement sien, qu’il pourra à son tour le transmettre. Mieux que le mot français, l’idéogramme chinois qui correspond à cette idée : jiao (1) montre à quel point apprendre et enseigner se fondent sur l’échange réciproque entre expérience et ardeur.

Jiao, entre autorité et piété filiale
La prononciation de cet idéogramme est double ; on le dira alors au 1er ton (jiao) si l’on souhaite exprimer l’action d’enseigner, et au 4e ton (jiào) si l’on souhaite souligner l’objet (dans le sens de doctrine ou de méthode) ou le lieu (école) de l’enseignement. Sa construction aussi est double. Des deux éléments qui le constituent, se trouvent à droite le signe qui évoque l’idée d’autorité (2). Celle du professeur, mais aussi celle qui découle d’un ensemble ordonné et signifiant, comme les textes classiques utilisés dans l’antiquité pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture des idéogrammes. L’un des plus célèbres, le Classique des mille caractères, contient 1000 idéogrammes tous différents, agencés en 125 phrases rimées de huit caractères, que les enfants chinois apprenaient à réciter et à écrire par cœur*. A gauche se trouve le caractère xiào (3) qui est un mot à lui tout seul.

Il désigne cette déférence envers les parents et les professeurs, qu’une tradition étriquée étendra à tous les supérieurs hiérarchiques et que l’on traduit en français par : piété filiale. L’expression convient mal car, dans les civilisations indo-européennes, la piété est ce fervent attachement au service de Dieu, aux devoirs et aux pratiques de la religion.

La transmission de la vie
L’idéogramme xiào parle d’autre chose. On s’en aperçoit en regardant comment il est construit. En haut, il y a le caractère lao (4), qui signifie « vieux », c’est-à-dire en chinois « honorable ». Sa forme originale représente un vieillard s’appuyant sur une canne ; il est ici réduit à sa partie supérieure (5) pour faire place en dessous au caractère zi (6) signifiant « enfant, fils ». L’image qu’évoque l’ensemble, sorte de Saint-Christophe à l’envers, est celle d’un jeune portant un vieux sur ses épaules. Entraide entre générations dont ...

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