Descriptif
GTao : Hacène, quand votre passion pour le maniement du bâton a-t-elle commencé ?
Hacène Aït Aïder : Cela fait maintenant 23 ans que je consacre ma vie à l’étude du Wushu. La pratique du bâton — court et long — étant l’une des spécialités des arts martiaux chinois, je m’y suis tout naturellement essayé. A savoir qu’il existe toute une série de formes de plus en plus complexes.
Après avoir laissé quelque temps le bâton de côté, je l’ai retrouvé quand je me suis consacré à la pratique des arts martiaux internes.
GTao : Qu’aimez-vous dans le maniement du bâton ?
H. A. A. : C’est une expression du corps dans laquelle on peut sentir, là plus qu’ailleurs, « l’infini du corps » qui se prolonge à travers le bâton. La pratique du bâton représente aussi pour moi l’allongement et la verticalité. En fait, c’est toute l’immensité de l’espace qui peut être exploré grâce au bâton. Le bâton, c’est la liberté !
GTao : Que faut-il savoir d’essentiel ?
H. A. A. : Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le maniement du bâton n’est pas lié à l’élément Bois, mais il représente la Terre, autrement dit, le centre. Comme à chaque fin de saison, dans le système de correspondances des 5 éléments, l’élément Terre revient pour faire la transition et passer d’une saison à l’autre. Au niveau énergétique, la Rate et l’Estomac (associés à la Terre) sont donc très sollicités : ce sont toutes les énergies qui montent et qui descendent. A l’image de l’arbre qui s’enracine profondément pour s’élever vers le ciel. Physiquement, il faut donc cultiver un très bon enracinement. Car le bâton est un pilier, la pièce maîtresse qui soutient la charpente, notre colonne vertébrale. C’est aussi la mère de toutes les armes, la première à savoir maîtriser. C’est la première arme que l’on a utilisée pour chasser. Puis on lui a ajouté une pierre taillée. C’est le bâton du pèlerin… Il existe une telle symbolique qui accompagne le bâton dans toutes les traditions !
GTao : Quelles sont les vertus physiologiques de la pratique ?
H. A. A. : La structure du corps commence par le squelette qui soutient tout le corps. Le travail du bâton stimule les tendons qui s’insèrent sur les os. Sa pratique est donc un moyen de stimuler et de renforcer l’os en profondeur. De lui ...