Descriptif
GTao : Pourquoi êtes-vous parti de Chine ?
Wang Li : Depuis petit, je suis contre le système présent en Chine. A l’école par exemple, je n’arrivais à trouver aucune liberté, et cela m’a empêché d’être un bon élève. Depuis sept ans que je vis en France, je me suis bien rendu compte que ce n’était finalement pas la faute du système : en réalité, j’étais trop léger, sans patience, je n’arrivais pas à comprendre la Chine, je ne voyais que la surface des choses sans arriver à m’adapter. Mais pour vous répondre plus précisément, c’est par hasard que je suis arrivé là. C’est bien aussi
le hasard…
GTao : Et comment en êtes-vous venu à jouer de la guimbarde ?
W. L. : Il y avait longtemps que j’en jouais, mais pas plus que ça. Comme je ne suis pas quelqu’un de patient, de laborieux, je n’en ai d’abord rien fait. J’ai commencé à vraiment m’y consacrer il y a sept ans quand je suis venu en France. En effet, les choses ne se sont pas passées du tout comme je me les imaginais… Je suis assez naïf ! Je pensais juste à aller ailleurs dans le monde : un pays riche, ou pauvre, n’importe où, mais il fallait qu’on me laisse sortir ! Qu’on me laisse tranquille ! Je pensais changer d’endroit, voir du monde, faire pleins de belles rencontres, mais finalement, je me suis retrouvé seul. J’ai commencé par vivre dans une chapelle à Issy-les-Moulineaux avec des moines séminaristes ! Et ça s’est avéré être une grande chance pour moi, parce que (et pour cause), ils ne m’ont jamais distrait ! C’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler vraiment sérieusement.
GTao : Que diriez-vous de la guimbarde ?
W. L. : C’est un instrument de langage : quand vous en jouez, le son vient de là… derrière vous. Le système de la guimbarde est basique, facile : c’est juste une lamelle qui vibre. La question est de savoir comment faire quelque chose qui ressemble à de la musique avec seulement une lamelle qui vibre… Bien sûr, il existe des exercices, mais il faut aussi beaucoup de compréhension. Avant en passant devant un cd, je pouvais me dire que c’était forcément de la bonne musique puisque c’était sur un disque. Au final, j’ai compris que la musique pouvait être tellement d’autres choses, ...