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Idées au gramme

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Wushu, Le combat est-il un art martial ?

Le chinois n’est pas une langue, c’est une écriture. Unique au monde, cette particularité enrichit le dialogue avec les Chinois, mais parfois aussi le complique. Car la simple traduction d’un caractère en mot ou d’un terme en caractères écrête l’informati

Par Cyrille J. D. Javary



Extrait de la revue : Génération Tao n°28
Nb de pages : 2

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Descriptif

Toute une série de techniques physiques sont regroupées en chinois sous le nom de «wu shu». Ces deux idéogrammes sont unanimement rendus par l’expression : «arts martiaux». L’expression restera, car elle sonne bien. Mais cela n’empêche pas d’aller y regarder d’un peu plus près, car il se pourrait que les connotations «martiales» de l’expression «arts martiaux» nous masquent partiellement la signification que les Chinois donnent aux mots wu shu.
Commençons par le second. Shu est un mot très courant qui signifie : art, compétence, technique, habileté. Il combine un signe représentant, pense-t-on, du riz glutineux ou du «millet à grains collants» dont une main habile sépare les grains, et le signe général de tout ce qui fonctionne de manière efficace. De cette association, le caractère «shu» va développer toute un arbre de significations curieusement apparenté à la plage de sens qui s’est sédimenté à partir de la vieille syllabe indo-européenne «ar», mère de tant de mots en Europe. Elle est à l’origine un mot de charpentiers qui signifie : jointure, assemblage, arrangement harmonieux.
On trouve du côté de la jointure aussi bien le bras («arm» en anglais) que l’arthrite, l’arme (prolongement du bras), que l’armoire (coffre en bois chez les romains), l’armure et l’artillerie. Du côté de l’arrangement justement, on trouve aussi bien l’arithmétique que l’aristocrate, l’artisan que l’artiste, et même l’harmonie et le rite (nous reparlerons de cela un autre jour).
Le caractère «shu» de son côté marque toujours une compétence, une habileté, mais qui peut aujourd’hui s’appliquer à des domaines très divers. Il est employé dans des expressions très diverses désignant les beaux-arts (yi shu, mei shu), la science (xue shu), la technique (ji shu), l’érudition (ru shu), la magie (fa shu), l’escrime (jian shu), l’escroquerie (pian shu, xie shu), la tactique militaire (zhan shu), l’art médical (yi shu), etc. Le wu shu est donc bien un «shu», un art pratiqué par des artisans en quête d’harmonie. Mais qu’en est-il du «wu», le premier caractère qui précise le domaine où s’applique cette habile compétence ?
Wu est un mot très ancien. Depuis trois mille cinq cents ans, il désigne tout ce qui a trait aux affaires militaires. A première vue, «martial» semble lui convenir parfaitement comme traduction. Mais c’est peut-être aller un peu vite en besogne et projeter sur cet idéogramme des habitudes culturelles. Martial est l’attribut du dieu Mars, il désigne tout ce qui a ...

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