Descriptif
A l’inverse des Japonais, l’Empire du milieu n’a pas signifié la différence entre ses techniques guerrières et le passage de ces pratiques en Voie d’éveil ("Do"). L’Empire du Soleil Levant, quant à lui, a signifié cette mutation de leur patrimoine guerrier en voie d’éveil en créant des lieux pour la pratique de la Voie, les "Dojos". Ils ont également redéfini leur patrimoine martial regroupé sous le vocable de "Bujutsu" en "Budo" (voie martiale). "Bu" est dérivé du mot chinois "Wu", de "Wushu", et est composé des mêmes signes, la lance et l’arrêt, qui donne le sens tant pour le "Budo" que pour "Wushu" de "dompter la lance", ce qui nous précise le sens à donner à notre pratique. Quel peut alors être pour un pratiquant de Wushu l’équivalent du "Do" Japonais, le "Tao" (la "Voie") du Wushu ? Comment faire le tri et choisir sa discipline, sans distinction nominale entre art martial guerrier et la pratique d’une Voie au sein de ces arts ? Cette tâche est difficile.
Guerrier ou méditant ?
Les images qui ont motivé notre désir de débutant à pratiquer un art martial ne correspondent pas seulement à des prouesses athlétiques, allant des coups de pieds sautés aux clés suivies de projections, celles qui nourrissent nos phantasmes archétypaux comme celui du héros chevaleresque et invincible de nos rêves. Non, elles correspondent aussi à un autre archétype, celui du sage, du méditant, posant un regard plein de "claire-voyance" et de compassion sur les agitations de ce monde. Or, qu’en est-il aujourd’hui quand nous assistons à une dérive d’images diffusées dans les médias ? Des images qui nourrissent uniquement le spectaculaire et l’aspect guerrier de nos arts, réduisant la force de l’esprit en rage de vaincre ou en hargne acharnée pour remporter la victoire en compétition, au détriment du respect de soi (le dopage) et d’autrui (écraser l’autre). La culture des vertus de l’esprit se retrouve diluée, voire ignorée de la pratique et de son enseignement quand ce n’est pas l’idée de Voie d’éveil, de conscience qui se retrouve étouffée, ridiculisée ou rendue tabou… au point qu’il est aujourd’hui difficile d’affirmer sa volonté de pratiquer la voie des arts martiaux sans se confronter aux railleries et à l’incompréhension de la majorité actuelle des pratiquants. Réduire notre art à des techniques de combat et mesurer notre efficacité en situation réelle ou en compétition, c’est préférer le dressage au combat ...