Descriptif
Les sports de glisse peuvent évoquer pour certains la recherche de sensations fortes, pour d’autres une activité de « m’as-tu vu ? », mais pour ceux dont je fais partie, les sports de glisse ont ouvert un véritable chemin de découverte et de développement personnel. Il est vrai que dans notre tradition européenne nous faisons surtout appel à la technique, à la technologie et finalement nous accordons assez peu de temps à la compréhension de nos mécanismes mentaux et émotionnels.
Au cours de ces nombreuses années, j’ai parcouru un grand nombre de montagnes de part le monde, j’ai avalé des dizaines de milliers de mètres de dénivelés de neige poudreuse, des pentes enchanteresses, mais toujours, il y avait associé à ce plaisir, cette pointe d’insatisfaction.
Le plaisir n’était pas total !
Cette quête du Graal, de la pente parfaite, du « run »(1) impeccable, ne pouvait qu’alimenter ma frustration de glisseur jusqu’à ce que je passe le pas d’aller chercher ailleurs un sens à ma démarche. Les cultures ancestrales, les spiritualités du monde m’ouvrirent peu à peu les yeux sur mes conditionnements de dévoreur d’espaces. Puis j’en vins à me plonger dans l’étude du mouvement du corps et plus précisément, dans le rapport entre l’intention et l’acte, entre le désir et les moyens. L’approche des arts martiaux s’imposait à moi. Je savais aussi que pour devenir un bon pratiquant d’art martial, il fallait des années et des années de pratique. Sachant cela, je choisis une voie qui s’avéra en réalité être un pont inter-disciplinaire. Je me plongeais dans l’étude des ouvrages d’art martiaux avec toujours à l’esprit la volonté de traduire ce langage et cette attitude spécifique pour le glisseur que j’étais. Fastidieux travail non sans risque de « dérapages », je veux dire par-là, d’interprétations abusives. Malgré les écueils sur le chemin, j’arrivais peu à peu à comprendre les grands principes et à les appliquer sur la neige. Dans le même temps, je me mis à la pratique du Qi Gong, du Taiji parce que je savais que sans expérimentation physique, la pratique demeure conceptuelle et ce n’était pas ce que je souhaitais. Peu à peu, je m’imprégnais de la philosophie de l’Aïkido, du Budo. Je découvrais mon Hara, l’enracinement, la présence sans jugement… Je me mis à utiliser ces enseignements sur les skis.
Un nouveau monde s’ouvrait peu à peu
Tout au long de ces années (depuis plus de ...