Descriptif
Compétition, jeu, art, méditation ou combat ? En excluant la première de ces définitions qui décrit parfaitement ce que n’est pas «la poussée des mains» (tui shou en chinois), il sera en revanche difficile de choisir parmi les autres sans limiter la signification de cette pratique. Ce ne sont pas des définitions inadéquates mais cet art comprend toutes ces dimensions : le jeu, l’art, la méditation, et le combat. Si l’on néglige ne serait-ce que l’un de ces aspects, l’objectif final ne peut pas être atteint. On peut néanmoins résumer que le but ultime du taï ji quan et de la «poussée des mains» est la transformation de la dualité en unicité. Cette transformation se produit quand on prend conscience de faire partie d’un tout qui contient tout.
Le jeu
Le jeu est «légèreté», qui ne doit pas être confondue avec «superficialité». La légèreté provient du calme et de la sérénité, la superficialité d’un désengagement et souvent du masque de la peur et de l’insécurité. Le travail avec un camarade ou un groupe demande à ce que l’on se défasse de ses propres références culturelles, des pensées et des émotions, de ce que l’on croit juste ou pas. Il est nécessaire d’oublier ce qui plaît ou ce qui déplaît pour s’approcher de la Vie et laisser ce qui nous gère. Par conséquent, revenir au mode humain : naturel, joyeux, et simple. Le tui shou, c’est une relation, c’est s’approcher de l’autre sans en juger les gestes et les réactions pour sentir et comprendre la difficulté qui pourrait émerger de la relation. Les mains touchent le corps, le font vibrer et, avec cette vibration, mettent en mouvement les sentiments et les émotions de celui qui écoute en l’aidant à comprendre. Pour y arriver, il faut relâcher les tensions musculaires qui nous sont familières, les dénouer pour permettre au toucher du partenaire de nous atteindre en profondeur. Ce n’est pas seulement la peau qui doit être impliquée, mais progressivement, le plus profond de son être. Les tensions inconnues se détendent et font affleurer des émotions cachées à partager. Les mains, alors, savent comment se mouvoir, la respiration devient profonde et se synchronise avec les rythmes du mouvement et du milieu environnant. Les yeux «voient» qui est devant, ses changements sont désormais devenus les nôtres : ils peuvent se manifester avec un regard qui cherche ailleurs, qui change de ...