Descriptif
A bien des égards, la rentrée est semblable à un grand vortex dans lequel nous nous engouffrons avec l’envie de nouveauté ou de recommencement. En ce qui concerne la pratique, la rentrée est souvent significative de reprise des cours ; les vacances servant pour beaucoup d’entre nous à pratiquer de plus belle ou combiner du mieux que nous pouvons notre vie avec nos envies. Moi, cette année, j’aurais bien aimé emporter dans mes bagages mes « petites » élèves de la maison de retraite Clémenceau qui, elles, pratiquent sans contrainte de temps ni d’horaires. Malheureusement, il m’a fallu annoncer à celles qui pratiquent avec moi depuis maintenant trois ans qu’il n’y aurait plus cours à la rentrée parce qu’il faut renouveler les activités… Il y avait celles qui ne comprenaient pas et qui m’ont dit : « Oui, oui, alors à vendredi prochain Sandrine ! », et celles qui étaient en colère de ne pas avoir leur mot à dire. Il y avait aussi celle avec qui un lien indéfinissable s’est créé. Ce lien, elle l’a exprimé elle-même : « Comment ça plus de cours ? Mais ce n’est pas possible, ils ( les « décideurs ») ne savent pas tout ce qu’il y a entre-nous ! ». Effectivement, plus que des élèves, ces petites grands-mères étaient surtout des compagnes de pratique avec qui je partageais l’indéfinissable que je tentais de nommer pour elles, si éloignées de la culture énergétique : paix, ouverture, ensemble, joie, partage, écoute, respiration et souffle… Un jour que je leur demandais si elles savaient ce que l’on faisait pendant la posture de l’arbre, l’une d’entre elles me donna la plus belle définition de la pratique qui m’ait été donnée d’entendre par un « non-érudit » : Nous cultivons la vie qui est à l’extérieur de nous pour la rentrer dans la vie qui est à l’intérieur de nous. Ce fut aussi une leçon de vie venant de cette grande dame de 90 ans : cultiver la vie, ensemencer le vivant, et cela jusqu’à… ! Devant ces grandes dames qui continuent d’apprendre de leurs « petites filles » (comme elles m’ont appelée), devant ces rares hommes que j’ai rencontrés, je m’incline profondément, en les remerciant d’avoir tracé le chemin, et je leur dédie cette prière qui est extraite d’un livre magique, « la Danse des grands-mères » de Clarissa Pinkola Estès : Pour elles… Pour nous tous, les grands-mères comme les grands-pères, les petites-filles comme les petits-fils… Puissions–nous aller tous ...