Descriptif
Nos questions à Rodolphe Spiropoulos…
GTao : Quelle est pour vous la situation de la médecine chinoise aujourd’hui en France ?
Rodolphe Spiropoulos : Elle se porte bien. Bien, car de nombreuses personnes sont attentives à son sort, sont tournées vers elle ou s’y tournent. Tout d’abord, les malades, dans les cabinets, au cours des consultations dans les hôpitaux, dans les fédérations et les associations. Les professionnels sont de mieux en mieux formés et de plus en plus nombreux. Les formations sont de meilleure qualité et surtout plus complètes, c'est-à-dire qu’elles s’intéressent non seulement à l’acupuncture comme depuis longtemps déjà, mais aussi aux autres spécialités de la MTC comme la pharmacopée et la diététique, le Tui Na (massages et mobilisations), et le Qi gong (exercices de santé). Les échanges avec la Chine, et notamment le Ministère de la Santé, vont dans le sens de cette qualité. Le problème qui se pose aujourd’hui reste le problème de la reconnaissance de la MTC aux côtés de la médecine occidentale pour qu’elles deviennent, au même titre, deux médecines complémentaires.
GTao : Considérez-vous la médecine chinoise en France comme une spécialité de la médecine occidentale ou comme une médecine alternative ?
R. S. : Effectivement, c’est une question importante, très importante. Une médecine plusieurs fois millénaire doit-elle devenir une spécialité d’une médecine beaucoup plus récente ? La logique voudrait que l’on ne se pose même pas la question… Je pense que les deux médecines, MTC et biomédecine moderne occidentale, devraient cohabiter comme un couple idéal. Vous en connaissez donc tous les pièges et les difficultés ! La sagesse pourra-t-elle l’emporter pour qu’aucune des deux n’empiète sur l’autre et la laisse vivre sa vie ? Ce qui m’amène au terme de « médecine alternative ». Encore une fois, je suis dérangé par ce terme. L’alternative, c’est un choix entre deux possibles. Il ne faut pas qu’un choix exclut l’autre… L’alternative permet deux choses, mais non simultanément, alors que je crois beaucoup à la complémentarité de ces deux médecines, même dans la simultanéité. Je préférerais au terme « médecine alternative », « médecine complémentaire », ce qui laisse un choix plus large au patient et au praticien, et donc un exercice plus libre et plus efficace de la médecine en général.
GTao : Son enseignement doit-il selon vous être dispensé en faculté de médecine, en école privée, ou les ...