Descriptif
La soif de liberté matérielle que la Chine actuelle manifeste après en avoir été privée entraîne l'appauvrissement de la forme s'éloignant de l'essence des arts martiaux dits internes (Nei Jia), remplacée par des formes d’enchaînements plus démonstratifs et plus accessibles ou compétitifs. Mais nous avons la chance d'être encore à notre époque en contact avec une génération d'instructeurs chinois qui ont supporté la patiente et rigoureuse — voire douloureuse — école des Maîtres pour obtenir la faveur d'un enseignement en profondeur… Cet enseignement commence par le respect des grands principes de base définis par Chang San Feng (voir page 18), et qui se retrouvent décrits de façon identique dans les grands classiques du Qi Gong et du Taï Ji Quan. Sans ces principes de base, aucun enchaînement ou posture ne peut traduire une compréhension correcte ou exprimer cet équilibre intérieur passant par la sensibilité et reconstruisant l'harmonie entre toutes les parties du corps, leur fonction propre, les métamorphoses des souffles et la libre circulation des substances. Photos/illustrations de l’exercice complet dans l’article en ligne.
A la demande de la Fédération de Qi Gong, la FEQGDA, j’ai rassemblé ces principes afin de faciliter les évaluations de fins de formation. Nous avons retenu trois catégories pour classifier ces principes : la posture de base antérieure à toute pratique, la posture statique et la posture dynamique.
1. Ji Ben Zhang : posture de base
Ces principes sont valables pour toute posture ordinaire debout, au commencement de chaque forme.
Sommet (Ding) de la tête (Tou) suspendu dans le vide (Xuan).
Désigne la capacité de retenir la sensation d'un libre mouvement de ballant indépendant du reste du corps sans pour autant dodeliner de la tête, car la tête et le cou restent visiblement droits.
• Tête droite, menton légèrement baissé pour maintenir le sommet du crâne (Baihui) sur un plan horizontal par rapport au ciel, et la tête légèrement inclinée vers la terre.
• Regard droit, ouvert, et porté loin devant soi sans pourtant fixer son attention sur un vis-à-vis.
• Nuque décontractée, sans tension musculaire.
Pour aider à la décontraction, on peut tenter d'atteindre cette double sensation, celle de porter en équilibre un bol d'eau sur la tête, et d'être tiré par un fil vers le plafond du ciel.
• Les épaules naturellement basses et décontractées, égales, pas tirées vers l'arrière.
• Les aisselles vides, légèrement écartées du corps (un poing).
• La ...